Je vous en parlais il y a peu, la durée de vie des batteries des VE semble promise à de significatives améliorations. Leur capacité, par contre, à être réparées suite à un sinistre laisse encore à désirer. 🤔
Pour l’instant prévaut en la matière ce que les équipes d’AssurOne ont baptisé le « consensus Renault ». [1] La marque au losange, pionnière sur le segment des VE, a en effet initié la règle suivante : lorsque le choc a été assez violent pour déclencher l’ouverture des airbags, alors le remplacement de la batterie s’impose. 🚮
En l’absence de législation ad hoc et de méthode de diagnostic standardisée, constructeurs, réparateurs et assureurs s’en tiennent à ce principe de prudence. Radical et dispendieux… Le prix d’une batterie représentant rapidement la moitié du prix d’un VE d’occasion, on voit les mises au rebut se multiplier.
AssurOne, justement, a cherché à questionner cette pratique. Et le courtier s’est mis à travailler à l’élaboration d’authentiques protocoles de vérifications basés sur des données scientifiques. 🧑🔬 Cela afin de permettre aux acteurs de la filière de décider en connaissance de cause du devenir des batteries des VE sinistrés : réparation ou recyclage. [2]
Chez les constructeurs, le sujet semble déjà trouver un certain écho :
➡️ Renault (sur la voie d’un nouveau consensus ? 😉) faisait valoir, au lancement de sa Scenic e-tech, sa « batterie constituée de 12 modules échangeables individuellement dans plus de 20 centres de réparation de batteries en Europe ». [3]
➡️ VW se projette vers les 160 centres de réparation d’ici 2026. [4]
Plus sûrement, on s’achemine, comme l’exprime @Tyler Helps, ingénieur chez Cox Automotive, vers un marché dans lequel les batteries deviennent ou bien de plus en plus facilement réparables ou bien parfaitement irréparables. [5] Meilleure illustration de cette dernière tendance, les blocs-batterie 4860 de Tesla, dont les cellules sont non seulement solidaires entre elles, mais encore solidaires du bloc lui-même.
Nul doute, alors, que l’intervention du législateur soit à terme nécessaire pour surmonter cette situation aberrante. À l’été 2023, l’UE a adopté un grand texte sur les batteries. 📜
Il comprenait notamment l’obligation faite aux fabricants de vélos et de scooters électriques de concevoir des batteries qui puissent être réparées cellule par cellule par des professionnels indépendants.
Mais rien de tel pour l’instant concernant les automobiles. Le parlement européen appelait seulement de ses vœux l’édiction d’une nouvelle législation qui garantisse que les batteries puissent être « démontées, remplacées et désassemblées ». [6]
En attendant, les assureurs (et donc les assurés) continuent de payer la note pour ces batteries bien trop fragiles… 💥
Sources :
3. renault.fr
5. grist.org