![Motard en casque dans la circulation urbaine au coucher du soleil, lumière dorée, voitures et bus en arrière-plan flou. Ambiance sereine.](https://static.wixstatic.com/media/05a31c_f77a0e732fac42a7ac15b86f8deb4c24~mv2.jpg/v1/fill/w_495,h_365,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/05a31c_f77a0e732fac42a7ac15b86f8deb4c24~mv2.jpg)
La circulation en inter-file (CIF) remonte à loin. Aussi loin sans doute que la cohabitation entre deux-roues et voitures. 🚗🏍️ Pour autant, elle n’a eu pendant longtemps aucune existence aux yeux du code de la route.
Prévu pour encadrer le comportement de tous les usagers, et surtout des quatre-roues, celui-ci parlait certes de files de circulation et de changements de file. Mais sur la CIF, pas un mot.
Ni permise, ni proscrite, donc, cette pratique suscitait chez les forces de l’ordre des réactions fluctuantes, entre tolérance et sévérité. 👮♀️ En l’absence d’infraction spécifique, d’autres motifs (dépassement par la droite, etc.) se voyaient mobilisés.
Pour sortir du flou, le CNSR a, en 2013, appelé de ses vœux une période d’expérimentation. Des essais, menés finalement sur neuf ans, et un rapport remis en 2024 par le Cerema ont permis de trancher. [2]
➡ L’accidentalité liée à la CIF est très faible et pour une large part due à des excès de vitesse qui diminuent la capacité d’anticipation des motards.
➡ L’acceptabilité par les autres usagers est satisfaisante.
➡ Une minorité de deux-roues continue à ne pas quitter l’interfile quand la vitesse des voitures atteint à nouveau 50 km/h.
Ces bons résultats ont abouti à une modification du code de la route le 11 janvier dernier. La CIF y acquiert un statut légal, qui lui permettra d’être désormais enseignée aux motards comme aux automobilistes.
Mais cette autorisation, dans la lignée des expérimentations, s’accompagne de conditions restrictives, qui prévoient de la réserver :
➡️ aux axes de circulation à deux fois deux voies, avec rambarde ou terre-plein central, et sur lesquels la vitesse de circulation maximale est d’au moins 70 km/h ;
➡️ aux situations où les voitures forment des files ininterrompues et avancent à moins de 50 km. [3]
Pour les motards qui pratiquaient déjà la CIF assidûment, cette réglementation est aussi un progrès en matière d’assurance. 📜 Mais s’ils ont maintenant le droit, ils n’ont pas tous les droits. Et en cas d’accident, une faute pourra toujours être retenue à leur encontre qui viendra réduire ou supprimer leur indemnisation.
Quoi qu’il en soit, cette décision va incontestablement dans le sens d’une fluidification du trafic. Non seulement elle évite aux deux-roues d’encombrer des axes déjà engorgés, mais elle invite les usagers à se tourner davantage vers ce type de moyens de transport, qui sont en eux-mêmes un vecteur de décongestionnement des routes.
Et puis, on peut saluer pour le coup l’approche pragmatique que les pouvoirs publics ont adoptée. Un temps d’expérimentation qui donne lieu à une nouvelle réglementation, pleine de mesure, et qui finalement fait la part belle à l’auto-discipline et au bon sens. Et au final, une manière tout à fait louable de surmonter les distorsions entre la théorie et la pratique. 👍
Sources :
1. motomag.com
2. autoplus.fr