« Montrer les muscles » en appliquant des « mesures fortes » pour préserver le « fleuron de notre industrie ». 💪 Du simple bon sens, je vous dis !
La dernière idée en date est de revoir les conditions qui rendent les VE neufs éligibles au bonus écologique. Depuis 2023, le score environnemental (qui comptabilise les émissions dues à la production et au transport) pénalisait déjà le « made in China ».
Qu’à cela ne tienne ! Les constructeurs chinois se sont mis à acheminer des véhicules en kit pour les assembler ici.
Mais la France prépare sa riposte. 🤺 Il suffira désormais de prendre en considération, non plus le lieu d'assemblage, mais le lieu de fabrication (emboutissage, tôlerie, etc.) pour écarter à nouveau les VE chinois dudit bonus… [1]
Ces chicaneries réglementaires vont-elles dans le bon sens ? On peut en douter.
Et d’abord, parce que le bonus de l’État, de moins en moins généreux, peine à orienter le marché. Ensuite, parce que les constructeurs chinois sont déjà en train d’installer leurs usines en Europe 🏭 (Chery, implanté à Barcelone ; BYD, en Hongrie l’an prochain, etc. [2]).
Enfin et surtout, parce que ces mesures protectionnistes résonnent comme un aveu de faiblesse de la part des constructeurs européens.
Il fut un temps, en effet, où la compétition internationale ne nous posait aucun problème : nos voitures satisfaisaient une large clientèle à travers le monde. 😊 Si elle est devenue une menace, c’est faute d’avoir su rester des précurseurs et d’avoir su nous adapter (contraintes écologiques, changement des usages, cadre législatif…).
D’autant plus que l’argument du coût de la main-d’œuvre a perdu de sa force :
➡️ Avec l’électrification ou le gigacasting, la part de l’intervention humaine dans la production ne cesse de baisser.
➡️ Entre 2000 et 2020, les écarts de salaires entre ouvriers chinois et ouvriers français sont passés d’un rapport de 1 à 30 à un rapport de 1 à 7. [3]
Et puis, comment expliquer, dans ce contexte de prétendue concurrence déloyale, la réussite d’une marque comme Toyota, qui produit pourtant une partie de ses véhicules en France et continue d’embaucher ? C'est juste qu'ils ont su cadrer les attentes des clients : de la sobriété et de la fiabilité.
Nos champions tricolores, Stellantis en tête, ne peuvent en dire autant (moteurs PureTech, problèmes avec l’AdBlue…). 🤦
Le protectionnisme peut certes, à court terme, entretenir l’illusion de maintenir nos coqs locaux sur leur tas de fumier et de sauver des emplois. Mais il se traduira par un surcoût pour les consommateurs. Avec à la fois de lourdes taxes sur les imports et des enseignes européennes préservées de toute guerre des prix. 🛡️
Plus grave encore, il nous fait oublier que le combat commercial se gagne sur le ring, à la loyale, et pas en tentant d'infléchir l'arbitre pour qu'il modifie les règles du jeu...
Sources :
1. largus.fr
3. innotelos.fr