Technologie IMSE : Toujours plus chic, toujours plus chère... (pour les assureurs)
- Mathieu MILLET
- 27 mars
- 2 min de lecture

C’est l’innovation qui pourrait bientôt rendre désuets nos pas si vieux bandeaux LED. Et achever de faire de nos voitures un salon du hi-tech ambulant… 🤩
Mais d’abord quelques précisions sur le procédé en lui-même. Le « In-mold structural electronics » consiste à :
➡️ imprimer un circuit thermoformable ;
➡️ chauffer ce circuit pour le mettre en forme directement dans l’élément destiné à le recevoir ;
➡️ injecter un polymère pour encapsuler la partie électronique. [1]
Les pionniers de l’IMSE ne tarissent pas d’éloge à son sujet. Jussi Harvela, PDG de TactoTek, le leader finlandais du marché, insiste d’abord sur l’intérêt esthétique. Et oui, cesser de monter des circuits imprimés rigides dans des boîtiers tout aussi rigides, cela ouvre de grandes perspectives aux designers. 👩🎨
Pour les mêmes raisons, ces éléments plus compacts permettront des gains en termes de place et de poids.
Mais ce sur quoi les promoteurs de l’IMSE souhaitent surtout mettre l’accent, c’est sur l’aspect économique. Faisant principalement valoir deux arguments [2] :
1️⃣ Une fiabilité et une durabilité accrues. La partie électronique se trouve protégée contre certaines atteintes extérieures (eau, produits chimiques, etc.).
2️⃣ Des coûts de fabrication réduits. Le thermoformage, en effet, se substitue à un assemblage de plusieurs pièces.
Et tout cela est certainement vrai… vu par le petit bout de la lorgnette. Si vous vous en tenez à une logique productiviste (produire mieux et moins cher), alors l’IMSE est une affaire. C’est ainsi qu’en a jugé l’équipementier Valeo, qui vient de s’allier à TactoTek. [3]
Les constructeurs peuvent aussi escompter y gagner sur le terrain de l’après-vente. Puisqu’il faudra, au moindre problème, remplacer intégralement ces pièces indémontables et par conséquent non réparables. 🚮
Sujets aux pannes, mais plus encore (pour ce qui concerne les éclairages extérieurs) aux collisions, ces éléments contribueront à alourdir un peu plus la note pour les assureurs.
Maurizio Martinelli, qui dirige la division Light chez Valeo, affirme que l’intégration d’un « plus grand nombre de sources LED » permettra de « répondre aux attentes des constructeurs et des consommateurs ». 👌
Si ces derniers ne sont pas complètement insensibles au charme d’éclairages hyper sophistiqués, ils donnent pourtant au moment d’acheter une voiture la priorité aux critères suivants : 1) le prix, 2) le confort et la sécurité, 3) la praticité. [4]
Pas tout à fait en phase, les constructeurs semblent au contraire approfondir la logique qui préside déjà à la prolifération des signatures lumineuses (je vous en parlais récemment). Résultat, toujours plus de complexité et de fantaisie créatrice et, au final, des pièces toujours plus chères.
La hache de guerre entre constructeurs et assureurs n’est pas près d’être enterrée… 🪓
Sources :
1. voltera.io